Jusqu’au bout

De retour de Maceió et après un passage dans mon pays aux érables si joliment irisés, me voilà dans deux jours en route vers le sud, vers ma ville chérie Cape Town. Juste avant, voici quelques mots ronds :

Jusqu’au bout

Il pleut des étoiles sur mes yeux somnambules

Où s’abreuve le ruisseau des mots noctambules,

Baisers mouillés d’embruns sucrés chargés d’espoir,

Croissant de mémoire imbibé de café noir

Mêlé à l’odeur familière d’un thé vert.

Surpris d’incarner l’âme de cet univers,

Mon souffle se lève tel un phénix fragile,

Son vol l’emmène vers des cieux doux et fertiles.

Au tarot de la vie, avec ou sans atout,

Je veux mener mon petit bonheur jusqu’au bout.

Tel un fleuve inquiet qui plonge dans l’alarme,

Je traverse l’image inversée de mon corps.

Je découvre un océan de larmes de joie,

Oasis où n’accostent plus jamais les maux.

Riche de ce signe infini, je dis merci,

Merci au gentil crabe parti loin de moi,

Merci au foyer bleu qu’un arbre délicieux

Ranime dans chacune de mes heures cendres.

Au tarot de la vie, avec ou sans atout,

Je veux mener mon petit bonheur jusqu’au bout.

Plus ardent qu’un serment s’élevant vers le ciel,

Mon rêve espère voir briller, la nuit du doute,

Dans l’œil du loup virevoltant, l’étincelle ¸

Où se consume l’angoisse qui la redoute.

Pas plus haut que trois pommes, je savais déjà

Que je combattrai chaque aile de mon destin

Pour atteindre l’absolu que je quête en moi,

Tel le chevalier errant cherchant son chemin.

Au tarot de la vie, avec ou sans atout,

Je veux mener mon petit bonheur jusqu’au bout.

Avec mes vieux souliers assoiffés d’inconnus

Qui usent leurs semelles au-dessus des nues,

Tel un tournesol, j’ai la foi quand je voyage

Dans ton cœur sous mon beau soleil de trente ans d’âge.

Bien sûr, pareil à toi, je meurs tout doucement,

Comme le sillage d’un bateau qui s’éloigne,

Mais appareillent vers nous des flots de caresses

Quand le désir inonde nos lits d’allégresse.

Au tarot de la vie, avec ou sans atout,

Je veux mener mon petit bonheur jusqu’au bout.

Danse-moi jusqu’à la fin de mon existence

Pour prolonger les lignes de mes mains ouvertes.

Fais pousser les pensées émues de ta présence

Dans la solitude de ma nostalgie verte.

Pose sur les branches de mes poumons marins

Les noms des villages où nous irons peut-être

Pour entendre le clocher de leurs sons divins

Appelant nos échos à s’aimer davantage.

Au tarot de la vie, avec ou sans atout,

Je veux mener mon petit bonheur jusqu’au bout.

J’écoute mon guide, père de l’Étranger,

Clamant pas de honte à préférer le bonheur,

Et si ma peau prétend que mon corps est âgé

La vieillesse ignore l’adresse de mon cœur.

Mon enfance garde à l’aube des années lasses

L’envie d’une évidence à veiller une nuit

La naissance dans le berceau de notre audace

D’un bonheur qui nous espère au bout de nos vies.

Au tarot de la vie, avec ou sans atout,

Je veux mener mon petit bonheur jusqu’au bout.

Cbolavie

,,,

Poster un commentaire ou un rétrolien.

Laisser un commentaire